Assiette anglaise

    Parfois ça me prend. En matière de découvertes culturelles, j'ai des cycles. Et il est difficile pour moi d'en sortir. En ce moment, c'est "so British", comme les After Eight. Les symptômes ont commencé quand j'ai voulu regarder un DVD acheté 10 euros à la Fnac (ou sûrement 9,99 euros, ça fait moins cher!), un petit film anglais sans prétention intitulé "Joyeuses Funérailles" (Death At A Funeral en VO). Dès lors que ça ress emble de près ou de loin à "Quatre mariages et un enterrement", devenu une référence dans la catégorie des films-anglais-qu'on-aime-bien-parce-qu'ils-sont-raffinés-tout-en-étant-insolents, je suis irrésistiblement attirée... J'ai donc vu la chose. Et j'ai bien ri. C'est moins bien que le chef-d'oeuvre susnommé mais la "comédie mortelle de l'année" tient ses promesses: un trentenaire doit enterrer son père et la cérémonie est le théâtre de toute une série de rebondissements et d'une savoureuse galerie de portraits. Quand on y regarde bien pourtant, tous les ressorts comiques employés sont plus qu'anciens et parfois on voit arriver de très loin une bonne blague. Mais ça fonctionne. Ceux que ce genre d'humour intéresse doivent aussi se pencher sur "Un mariage de rêve", le film de Stephan Elliott sorti l'année dernière. C'est très très drôle!

    Autre découverte cinéphilique: "Tamara Drewe" de Stephen Frears. Ces dernières années, ledit Frears avait connu une petite baisse de créativité alors qu'il y a une vingtaine d'années il était le réalisateur des "Liaisons dangereuses" et de "My beautiful Laundrette". Cette fois, il fait preuve d'un talent certain quand il s'agit d'adapter le roman graphique de sa copine Posy Simmonds (également auteur de "Gemma Bovary", la version BD modernisée et librement inspirée du roman de Flaubert). Un vrai bonheur. Le film est drôle et touchant tout en évitant les pièges de la mièvrerie, et le fait que le scénario ne suive pas exactement le contenu du livre est extrêmement intéressant. Réappropriation intelligente d'une oeuvre déjà très fine. L'histoire: une jeune femme, Tamara Drewe, revient dans le village de son enfance après un intermède londonien au cours duquel le vilain petit canard a décidé de se débarrasser d'un nez en patate et parvient, grâce à une rhinoplastie réussie, à parader enfin avec le tarin de ses rêves. Toute la petite communauté qui la voit arriver est en émoi. Tamara éveille la lubricité des hommes et la jalousie des femmes ("Elle avait plus de personnalité avec son ancien nez" déclare l'une d'elles dans un accès de mauvaise foi que le spectateur trouve jubilatoire). Je n'en dis pas plus...

   Rayon livres, j'ai terminé le très beau "La pluie avant qu'elle tombe" de Jonathan Coe (j'adore Jonathan Coe!) et j'ai commencé "Plus jamais d'invités!" de Vita Sackville-West qu'à ma grande honte je n'avais jamais lue... Quand la période anglaise commencera à s'essouffler, je vous ferai signe. Un autre mal pourra se déclarer...

Comments

[Yulenka]

J'ai très envie de voir Tamara Drew, et j'enrage d'avoir raté Another Year... J'aime l'univers anglais, suis une fan absolue d'Orgueil et Préjugés (version BBC : Colin Firth encore), on se rejoint sur pas mal de chose... Mais heu.. dis, tu voudrais pas mettre plus de photos ?

[Lin, pain d'épic]

De la littérature anglaise, des films anglais? Cela me plaît!
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Bisous